Aller au contenu principalAller au contenu principal

L’assimilation forcée et l’éradication de la culture locale.

Cédric Famibelle-Pronzola

Partager cet article

Discours prononcé le 29 mars 2025 à Bakou (Azerbaïdjan) lors de la conférence intitulée « Colonialisme : Un effacement des identités nationales et religieuses »


Bonjour à tous, que la paix soit sur vous.

Merci à Dieu tout puissant de nous avoir permis d’être présent aujourd’hui. Dieu est grand.

Merci au GIB (Groupe d’initiative de Bakou) pour l’invitation et pour son travail quotidien et sans relâche en faveur des territoires à décoloniser.

Nous avons choisi de traiter de la question de l’assimilation forcée et de l’éradication de la culture locale.

Tout d’abord, définissons les termes « culture locale » et « assimilation ».

La culture locale comprend l’ensemble des comportements, des croyances, des coutumes et des traditions d’un peuple.

La culture locale est la richesse d’un peuple et en fait sa spécificité.

L’assimilation, c’est le processus par lequel des individus sont absorbés par la culture dominante d'une société.

Pour développer sur ce sujet, nous allons citer Jules Ferry, qui a révolutionné l’école.

Jules Ferry, disait ceci :

« les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieurs ».

Ce n’est donc pas un hasard, si le processus d’assimilation forcée, commence dès l’école. En effet, dans les colonies françaises on nous apprend l’histoire de France, la géogaphie Française, la langue française, mais rien sur nous, notre culture, notre langue, les royaumes africains, la science africaine, la culture, la tradition et la spiritualité africaine.

Pour nos pays, le français est valorisée et nos langues dévalorisés. C'est une des caractéristiques du colonialisme.

À La Réunion, le « Maloya » a été interdit jusqu'en 1981. En Guadeloupe c’est le « Gwo Ka » qui était interdit jusque dans les années 60. Ce qui signifie que même lorsque nous sommes devenus "département français" en 1946, nos musiques et nos danses traditionnelles était réprimées par le système colonial. Des personnes pouvaient être enfermées pour avoir joué du « Maloya » ou du « Gwo Ka ».

Cette assimilation forcée, a contribué à diaboliser notre spiritualité. Aujourd'hui encore à La Réunion le Service Kabaré, qui est le culte des ancêtres, est vu comme de la sorcellerie, tout comme le Vaudou aux Antilles.

En conclusion nous pouvons dire que l’essence même du colonialisme français, c’est l’assimilation forcée et l’éradication de la culture locale.

Son but est de nous imprégner de la culture et de l'identité du dominant, pour mieux nous dominer.

Pour nous libérer de son joug, nous devons nous réaproprier notre culture, notre histoire, notre langue.

Pour nous libérer de son joug, nous devons nous réaproprier notre culture, notre histoire, notre langue.

Marcus Garvey disait :

« un peuple ignorant de son histoire est comme un arbre sans racine ».

Pour toutes ces raisons, avec Ka-Ubuntu, nous développons un projet médiatique qui a justement pour but de mettre en avant la culture réunionnaise, l’histoire de La Réunion et sa langue.

Ce projet comprendra entre autre, une plate-forme multimédia ainsi qu’un service d’hébergement de vidéos libre et indépendant.

Nos productions seront disponibles sous une licence libre, appelée Creative Commons. Ce qui permettra une plus large diffusion.

Ce projet, qui est très important pour nous, s’inscrit dans notre lutte pour l’émancipation.

Avec l’aide de Dieu nous mènerons à bien ce projet essentielle à la prise de conscience de tout un peuple.

Je vous remercie pour votre attention.


Cet article a été rédigé par Cédric Famibelle-Pronzola et est disponible sous licence Creative Commons BY-NC-SA 4.0 (Attribution - Utilisation non commerciale - Partage dans les mêmes conditions)